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De Bertrange à Compostelle
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L'ARRIVÉE À COMPOSTELLE

Le vendredi 5 novembre à 11h 05, après 1 552 km et 75 journées de marche, après avoir traversé les forêts d'eucalyptus, 
 
 
 
et aperçu la ville depuis les hauteurs du Monte do Gozo, après avoir rapidement traversé des faubourgs un peu ingrats et admiré rapidement les vieux quartiers chargés d'histoire, nous pénétrons enfin sur la "Plazza de Obradoiro" (l'Ouvrage d'Or), immense place rectangulaire qu'entourent d'imposants édifices comme l'Hôpital Real (transformé en palace), le Collège San Jeronimo (1511) et l'immense Hôtel de Ville situé juste en face du but tant espéré de notre long périple : l'extraordinaire Cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle ! 
 
 
 
Le grand moment est enfin arrivé ! Encore une marche et on l'aura fait ! 
 
 
 
Sur nos joues, coulent des larmes d'émotion quand nous pénétrons à l'intérieur de l'immense basilique 
 
 
 
où, malgré une foule permanente de centaines de fidèles, nous prions tous les deux comme des enfants, en pensant à tous ceux que nous connaissons et que nous aimons bien ! 
 
 
 
Saint-Jacques, dans sa statue de pierre, au regard si rayonnant, est l'objet d'une ardente vénération : une longue file se forme chaque jour pour lui baiser les pieds. 
 
 
 
 
Sur les bas-côtés, deux longues batteries de confessionnaux devant lesquels on fait la queue aussi, et dans la langue de son choix ! 
 
 
 
 
Et puis c'est, à midi juste, la grand-messe des pèlerins célébrée aujourd'hui (hasard ou providence ?) par l'archévêque lui-même, en l'honneur d'une délégation officielle suisse. 
 
Des milliers de fidèles (chaque mètre carré est occupé) s'agglutinent dans les bancs et les allées, sur les pieds des piliers, dans une ferveur communicative ! 
Quel bonheur d'entendre la voix angélique de cette sœur, une vraie diva qui, dit-on, a refusé tous les contrats ! 
 
Vers la fin, c'est le traditionnel moment du "BOTAFUMEIRO", cet énorme encensoir (1,75 m de haut) qui est balancé pendant plusieurs minutes, au moyen d'une corde manœuvrée par 5 personnes, dans le transept sur une distance de 80 m ! 
 
 
 
 
Personne ne bouge, le parfum de l'encens se répand agréablement : on dit que, pendant des siècles, il a permis de couvrir les mauvaises odeurs dégagées par ces pèlerins crottés ! 
 
Et voici peut-être le passage le plus important : la Porte du Pardon ! 
 
 
 
Quand la saint Jacques (le 25 juillet) tombe un dimanche, on dit que l'année est "jacquaire". Alors le 1er janvier, l'archévêque ouvre cette petite porte habituellement fermée de la cathédrale et, jusqu'au 31 décembre, "tous ceux qui la franchiront verront leurs péchés pardonnés" ! 
2004 a été une année jacquaire comme 1999, puis ce sera en 2010, 2020 … etc. 
 
On compte deux fois plus de pèlerins les années jacquaires, … et surtout des femmes !  
 
 
Autre moment particulièrement émouvant, le passage derrière le maître-autel, puis dans la crypte. Une imposante statue de l'apôtre, toute en or et en argent et couverte de pierres précieuses, domine le maître-autel. Un passage étroit (sous la vigilance d'un séminariste) permet d'y accéder, un à un, pour y poser les mains pour une courte prière. 
 
 
 
 
Puis, directement sous l'autel dans la crypte minuscule, un moment de recueillement absolument inoubliable devant le tombeau de Jacques lui-même et de deux de ses compagnons, Théodore et Athanase : une châsse en argent massif contient les restes du Patron. 
 
 
 
 
Nous resterons 3 journées à Compostelle, le temps de mieux connaître cette merveilleuse ville et aussi de nous rendre à PADRON, petit village de pêcheurs près du cap Fisterra (point le plus à l'ouest sur la côte atlantique), où la barque contenant le corps de Jacques aurait été trouvée. 
 
 
 
La mer ayant reculé depuis près de deux mille ans, une église a été construite à l'endroit de la découverte et la bite d'amarrage se trouve juste sous le maîte-autel. 
 
 
 
Au pied du cap, ultime tradition, le pèlerin brûle ses vêtements de marche : le pèlerinage est maintenant achevé, une page est tournée et une nouvelle vie commence ! 
 
 
 
 
 
Pour nous, le retour en train jusqu'à la gare de Thionville durera 27h. 
 
 
Le plus dur peut-être sera d'être repris par la télé, la voiture, l'actualité, le confort … ; toutes ces choses un peu inutiles dont on se passe si bien, sur le merveilleux et inoubliable Chemin de Compostelle !!
 
 
 
 
 

  
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